TARIFS D’AFFRANCHISSEMENT avec
les COLONIES FRANÇAISES
jusqu'au 30 juin 1876

© Jean-Louis BOURGOUIN

 

PETITE PRÉSENTATION

 

     Les tarifs postaux des colonies françaises méritent une étude à eux seuls. D'éminents spécialistes s'étant penchés sur la question, en particulier Mme Michèle Chauvet (voir la bibliographie), je me suis interrogé sur l'opportunité de traiter ce sujet dans ce site. D'autant que les tarifs postaux intérieurs, entre colonies ou avec les pays étrangers peuvent être particulièrement difficiles à dénicher. En effet, ces tarifs étaient généralement du ressort des gouverneurs de chaque colonie et ils étaient publiés dans des "recueils" divers noyés au milieu de toutes sortes d'autres sujets.
     Après réflexion, je me suis décidé à incorporer un chapitre colonies françaises pour la période classique (1849-1876), avec les tarifs auxquels j'ai pu avoir accès "sans trop" de difficultés, et plus particulièrement à partir de 1859 (courrier affranchi avec des timbres des colonies). Je vous demande de me pardonner d'avance pour le flou que j'ai pu laisser pour certains tarifs.
     Pour la période suivante (1876-1916), je n'ai traité que les tarifs de l'Union postale Universelle, à l'exclusion des tarifs intérieurs de chaque colonie.

     En dehors d'un intermède très bref, entre septembre 1851 et courant 1853 (1855 pour La Réunion), pendant lequel la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion expérimentèrent les timbres de France, les colonies françaises ont utilisé des timbres spécifiques, au type Aigle de fin 1859 jusqu'en 1871, puis les timbres de métropole non dentelés ensuite. Pour des raisons bassement matérielles, l'utilisation de timbres de métropole était strictement interdite. En effet, les colonies avaient leur comptabilité propre, et l'utilisation dans la colonie de timbres de métropole par des visiteurs de passage aurait représenté un manque à gagner pour la colonie.
     On trouve donc quelques lettres des colonies affranchies avec des timbres de France entre 1851 et 1853, aucune lettre affranchie de fin 1853 à 1859, et à partir de fin 1859, de nombreuses lettres affranchies avec des timbres des colonies.

     En principe, les affranchissements jusqu'au port de débarquement (PP) étaient toujours obligatoires. Je ne l'ai donc pas répété à chaque tarif, cette obligation étant implicite.

     Pour l'illustration de ce chapitre, je me suis fait aider par des amis internautes. Qu'ils soient remerciés pour leur collaboration et leur gentillesse.

 

LA VOIE D'ANGLETERRE A DÉCOUVERT

 

     Comme vous pourrez le constater en consultant les tarifs postaux de certaines colonies françaises, en 1857, il y a deux tarifs par la voie de l'Angleterre :
          - En sac clos,
          - A découvert.
     La distinction entre ces deux tarifs n'étant pas connue de tout le monde, voici un petit texte (officiel) qui vous permettra de comprendre, je l'espère, la différence entre ces deux voies :
 
     "Les correspondances de toute nature à destination de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane française, des îles Saint-Pierre-et-Miquelon, du Sénégal, de l'île de Gorée, de l'île de la Réunion, de Mayotte et dépendances et de Sainte-Marie de Madagascar pourront, sur la demande des envoyeurs, être livrées à découvert aux bureaux d'échange britanniques, soit par le bureau ambulant de Paris à Calais, soit par tout autre bureau d'échange français en relation directe avec un bureau d'échange britannique ; mais ces correspondances perdront alors le bénéfice des dispositions du décret du 26 novembre (1856) et seront soumises aux conditions d'affranchissement et aux taxes établies pour les objets de même nature adressés de France par la voie d'Angleterre, dans les Pays d'outremer, sans distinction de parages. Ainsi, une lettre adressée de Dieppe à la Martinique devra, pour pouvoir être livrée par le bureau de Dieppe au bureau de Londres, être affranchie par l'envoyeur à raison de 80 c. par 7 g.
½ ou fraction de 7 g. ½ ... et porter sur l'adresse les mots : par le paquebot de Dieppe à New-Haven, ou toute autre annotation indiquant clairement l'intention de l'envoyeur à cet égard."
 
 
     Vous l'avez deviné, les lettres ayant emprunté la voie d'Angleterre à découvert sont plutôt rares !
     Néanmoins, voici un exemple d'une lettre ayant été livrée à découvert au bureau d'échange britannique, par l'ambulant de Paris à Calais :
 

Tarif du 1er janvier 1857 pour la Guadeloupe
par la voie d'Angleterre à découvert
LETTRE 1er ÉCHELON (jusqu'à 7,5 g.)
Affranchissement à 80 c.

     Cette lettre a été postée à Ste-Livrade le 12 janvier 1859. L'expéditeur a choisi de l'envoyer par la voie d'Angleterre à découvert. Elle a donc été acheminée à Paris, où elle a emprunté l'ambulant de "Paris à Calais" le 13 janvier. Elle a transité par Londres le 14 janvier 1859 : cachet à date rouge "LONDON PAID  HB 14 JA 59".
     Remarquez que l'expéditeur a indiqué simplement "Voie d'Angleterre". En cas de doute, l'agent des postes devait appliquer la voie correspondant à l'affranchissement. Dans ce cas, il n'y a pas d'ambiguïté, puisque le tarif par la voie d'Angleterre en sac clos était de 50 centimes.

 

TARIFS D’AFFRANCHISSEMENT avec
les COLONIES FRANÇAISES
du 1er janvier 1876 au 1er juillet 1876

 

     Du 1er juillet 1876 au 30 juin 1876, les tarifs postaux des colonies françaises connaissent une phase transitoire, avant leur entrée dans l'Union Générale des Poste.
     Voir le chapitre consacré à cette période "Colonies françaises".

 

TARIFS D’AFFRANCHISSEMENT avec
les COLONIES FRANÇAISES
à partir du 1er juillet 1876

 

     A partir du 1er juillet 1876, les colonies françaises entrent dans l'Union Générale des Poste.
     Il en résulte que les tarifs postaux des colonies françaises à destination des pays de l'Union (et vice versa) deviennent identiques. Ils ont évolué en trois phases : 1er janvier 1876 au 30 juin 1876, 1er juillet 1876 au 31 décembre 1898 et 1er janvier 1899 à 1914. Vous trouverez un chapitre pour chacun de ces tarifs.
     De 1876 à 1914, la France a constitué un vaste empire colonial, principalement en Afrique et en Indochine. Ce n'est pas l'objet de ce site. Vous n'y trouverez donc pas d'informations historiques sur la colonisation.