SIÈGE DE PARIS |
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Tarif d’affranchissement pour le courrier |
LETTRES |
Après l'investissement de Paris, le 18 septembre 1870, le gouvernement de la Défense Nationale rechercha aussitôt des moyens de correspondre avec la province. Deux décrets en date du 26 septembre définissent les régimes de correspondance à destination de l'extérieur de Paris, dont le transport devait être assuré par la voie des aérostats.
Au terme du premier décret, le transport des lettres était confié aux aérostats montés. L'affranchissement, obligatoire, était fixé à 20 centimes pour la France et l'Algérie. Le poids maximal était limité à moins de 4 grammes. Les lettres pesantes et les plis chargés n'étaient pas admis.
Les tarifs d'affranchissement pour l'étranger étaient les mêmes qu'avant le siège, mais avec la limite de poids de 4 grammes.
Les franchises administratives, tant militaires que civiles, étaient supprimées. Il en est de même pour les plis non ou insuffisamment affranchis.
Les imprimés, auxquels il n'était pas fait allusion, étaient soumis au régime des lettres.
Cette lettre a été posté au bureau de poste de la rue St-Lazare le 2 janvier 1871, et elle est arrivée à Amsterdam le 13 janvier.
Elle a emprunté le ballon monté le "NEWTON" parti de la gare d'Orléans le 4 janvier 1871 à 4 h du matin, monté par l'aéronaute Aimé Ours. Il emportait un passager, M. Brousseaux, ainsi que 310 kg de courrier et 4 pigeons. Il atterrit près de Dreux à 11 h 45, après avoir parcouru 110 km en 7 h 10 mn.
CARTES-POSTE
Le deuxième décret créait la carte-poste, portant au recto l'adresse du destinataire et au verso la correspondance de l'expéditeur. On peut considérer qu'il s'agit là, en plein siège de Paris, de la création de la carte postale. Ces cartes-poste devaient être en carton vélin, d'un poids maximal de 3 grammes, et mesurer 11 cm de long sur 7 cm de large.
Le tarif d'affranchissement était de 10 centimes pour la France et l'Algérie, et pour l'étranger celui des lettres ordinaires.
A la différence des lettres, les cartes-poste devaient être expédiées par ballon non montés. En fait, elles ont probablement toutes voyagé par ballons montés.
Malgré l'inscription manuscrite, cette carte postée le 12 octobre 1870 au bureau de poste de la rue St-Dominique, a voyagé par ballon monté, probablement le "GODEFROY-CAVAIGNAC", ou le "JEAN-BART N°1".
JOURNAUX
C’est à l’initiative de M. Jouaust que fut créé, à partir du 22 octobre, un journal-lettre du poids de 4 grammes. Il comportait une partie journal, informant des principales nouvelles de Paris assiégé ainsi que des textes officiels, et une partie vierge, réservée à la correspondance.
La "Gazette des Absents" est la plus fréquente des journaux-lettres. Trente-deux numéros furent imprimés durant le siège.
Les journaux voyageant par ballons montés devaient être affranchis au tarif des lettres.
Gazette des Absents
Cette Lettre-Journal comportait quatre feuillets : les deux pages intérieures étaient consacrée aux nouvelles, la quatrième page était destinée à la correspondance, et la première page était réservée à l'adresse (voir ci-dessous).
Cette Gazette a été posté au bureau de poste de la Place de la Bourse le 7 décembre 1870, et elle est arrivée à Dinan le 18 décembre.
Elle a emprunté le ballon monté le "GÉNÉRAL RENAULT" parti de la gare du Nord le 11 décembre 1870 à 2 h 15 du matin, monté par l'aéronaute Joignery. Il emportait deux passagers, MM. Wolf et Larmanjat, ainsi que 100 kg de courrier et 12 pigeons. Il atterrit près de Baillolet (Seine-Inférieure) à 5 h 30, après avoir parcouru 143 km en 3 h 15 mn.