SIÈGE DE PARIS |
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Tarif d’affranchissement pour Paris
Grâce aux ballons montés, la France non occupée recevait régulièrement des nouvelles de Paris. Par contre, le blocus organisé par l'armée prussienne ne permettait pas aux Parisiens de recevoir des nouvelles de l'extérieur.
Le gouvernement, replié à Bordeaux, se préoccupa donc de trouver des moyens de communication postale entre la province et Paris.
Deux moyens furent effectivement utilisés : les pigeons voyageurs (dépêches-réponses) et les boules de Moulins.
LES PIGEONS VOYAGEURS
Les premiers envois de pigeons furent réservés au service officiel de la Délégation de Tours. Les dépêches chiffrées étaient écrites aussi finement que possible sur de petites feuilles de papier pelure. La transmission de ces dépêches nécessitait un grand nombre de pigeons.
Vers la mi-octobre, un chimiste suggère d’utiliser la photographie pour obtenir des dépêches plus lisibles tout en étant réduites. Composées avec des caractères d’imprimerie assez gros, elles sont assemblées sur un panneau d’environ 1 m sur 65 cm qui est ensuite photographié pour donner un petit cliché de 4 cm sur 6. Ce qui portait la réduction à 1/300ème.
Le 4 novembre, le public fut autorisé par décret à profiter de ce moyen de correspondance avec Paris.
Ce procédé déjà très performant fut remplacé un peu plus tard par un autre système encore plus perfectionné, celui que l’on appelait à l’époque photo-micrographie. Le résultat c’est beaucoup plus de texte sur un même cliché (2500 dépêches environ). En outre on eut l'idée d'introduire ces clichés dans un tube fixé à la queue des pigeons. Un tube chargé d'une douzaine de pellicules contenait donc environ 30000 dépêches.
LES DÉPÊCHES-RÉPONSES
Le 10 novembre 1870, le Gouvernement promulgua un décret qui créait la dépêche-réponse.
Ces dépêches-réponses étaient vendues 5 centimes aux Parisiens par les bureaux de poste. L'expéditeur remplissait les colonnes 1 à 3 et insérait la carte dans une lettre où il pouvait poser quatre questions. Le destinataire devait y répondre seulement par oui ou par non. Ces lettres étaient expédiées par ballon monté.
Au reçu de la carte, le destinataire inscrivait dans les colonnes 4 à 7 la réponse aux questions (oui ou non) et la remettait au bureau de poste de sa localité en l'affranchissant à 1 F.
Les cartes étaient expédiées dans un premier temps à Tours, puis à Bordeaux (à partir du 9 décembre 1870), où on les réunissait, on les transcrivait, on en tirait des pellicules que les pigeons transportaient à Paris. Lorsqu'ils arrivaient à destination, les tubes étaient transmis au Gouverneur de la Place. Les pellicules, projetées sur un écran, étaient transcrites puis expédiées aux destinataires.
Assez peu courante, les dépêches-réponses que l’on peut trouver sont toujours neuves. En effet les cartes qui ont servi - il en existe une dizaine de modèles différents - ont toutes été centralisées par la Poste puis détruites.
LES BOULES DE MOULINS
MM Robert, Delort et Vonoven proposèrent de faire pénétrer du courrier dans Paris en utilisant des boules de zinc de 20 cm de diamètre. De forme étudiée pour glisser au fil de l'eau, elles seraient jetées dans la Seine et recueillies à Paris au moyen de filets.
Annoncé par un avis de l'Administration des Postes du 23 décembre 1870, le service commença à fonctionner le 4 janvier. Il fut suspendu le 31 janvier 1871.
Il avait été décidé que les lettres seraient centralisées à Moulins. Celles-ci devaient donc porter la mention "Paris par Moulins Allier".
Les lettres devaient être affranchies à 1 Franc, réparti de la façon suivante : 20 centimes pour la taxe postale proprement dite et 80 centimes pour les inventeurs (40 centimes au départ et 40 centimes à l'arrivée).
Cette tentative d'entrée dans Paris fut un échec. Aucune boule ne fut repêchée pendant le siège.
Les deux timbres de gauche présentent la variété de la case 45 (longue barbiche) et la variété de la case 46 (boule sous le cou) de la planche B2, en paire. Unique sur une boule de Moulins. |