TARIFS D’AFFRANCHISSEMENT pour
les PAYS d'OUTREMER jusqu'à
leur adhésion à l'U
PU

© Jean-Louis BOURGOUIN

 

     Au milieu du 19ème siècle, la marine anglaise, militaire ou commerciale, est la plus puissante du monde. Ses navires assurent depuis Liverpool ou Southampton des liaisons régulières avec tous les ports de la planète. La Poste Office anglaise peut donc desservir une vaste palette de pays des cinq continents. Ce rayonnement lui permet de transporter pour le compte des autres administrations postales d'Europe le courrier à destination des pays d'outremer. C'est le cas pour l'Administration des Postes françaises. C'est ce qu'on appelle la "voie d'Angleterre" lorsque le courrier transite par Londres, ou la "voie anglaise" lorsque le courrier embarque sur un paquebot anglais en escale dans un port français.

     Lorsque il existe une convention postale entre la France et l'Angleterre, vous trouverez les tarifs postaux correspondants dans la fiche du pays de destination. Dans le cas contraire, c'est le tarif général qui s'applique.

     Dans le même temps, pour assurer ses liaisons postales avec l’Afrique, l’Amérique et l’Asie, la France mit en place progressivement des paquebots-poste reliant les principaux ports français (Marseille, Bordeaux, Nantes-St-Nazaire, Le Havre) aux grandes métropoles d’outre-mer.

     La première ligne française de paquebots-poste fut celle organisée par l’Etat en 1837 entre Marseille et Constantinople, puis avec Alexandrie. Cette ligne était exploitée par l’Administration des Postes. En septembre 1851, cette exploitation fut reprise par la future Compagnie des Messageries Impériales.

     En 1860, l’Etat, toujours par les soins des Messageries Impériales, lança une ligne régulière vers le Brésil, puis une annexe vers La Plata, afin d’accroître les relations commerciales avec ces régions d’Amérique du Sud.

     La campagne du Mexique incita le Gouvernement du Second Empire à créer la ligne du Mexique, confiée à la nouvelle Compagnie Générale Transatlantique, qui relia en 1862 Saint-Nazaire à Veracruz, par Fort-de-France et Santiago de Cuba.

     Au milieu de 1865, une réorganisation instaura deux lignes principales mensuelles : la première de Saint-Nazaire à Colon-Aspinwall et la seconde de Saint-Nazaire à Veracruz.

     Plusieurs lignes annexes furent également créées : lignes de Saint-Thomas (Antilles danoises) à Kingston (Jamaïque), de Fort-de-France à Saint-Thomas, de Veracruz à Tampico et Matamoros (au Mexique) et de Fort-de-France à Pointe-à-Pitre.

     Le Gouvernement du Second Empire avait prévu la mise en service d’une seconde ligne de Marseille à Rio de Janeiro, de façon à maintenir un équilibre constant entre les deux grands ports de Bordeaux et de Marseille. Ces projets furent modifiés par les événements, en l’occurrence la campagne de Chine et l’existence d’une possession française en Cochinchine (1861-62). Les paquebots prévus pour la seconde ligne de Marseille au Brésil furent affectés à une nouvelle ligne de Suez à Hongkong jusqu’en 1870, puis de Marseille à Hongkong après l'ouverture du canal de Suez, et enfin, de Marseille à Shanghai de 1871 à 1887.

     C’est dans le courant de 1864 que fut lancée à l’instigation de l’État, une nouvelle grande ligne maritime, ligne du Havre à New-York de la Compagnie Générale Transatlantique.

      Une autre ligne fut mise en service en 1864, reliant Suez à la Réunion et à Maurice, mais comme annexe à la grande ligne d’Indochine.

 

     A mesure de la création des lignes maritimes françaises, les expéditeurs eurent le choix entre la voie française ou la voie anglaise pour envoyer leur courrier, les tarifs postaux pouvant être identiques ou différents selon les destinations. Vous trouverez ces tarifs dans les fiches des pays de destination.
     L'expéditeur mentionnait généralement la voie de son choix sur sa lettre.
     Dans le cas contraire, lorsque les tarifs étaient différents, le postier appliquait la voie correspondant à l'affranchissement.

 

     En dehors des lignes maritimes régulières, il existait un trafic important de bateaux divers reliant les ports français aux pays d'outremer. Ils s'agissait souvent de voiliers affrétés par des armateurs assurant le transport des marchandises exportées de France vers les ports étrangers, ou au contraire importées en France.
     Ces navires pouvaient transporter du courrier, moyennant un tarif postal spécifique. L'Administration des Postes distinguait trois catégories de bateaux : les bâtiments à vapeur, les bâtiments à voiles et les bâtiments du commerce. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, les tarifs postaux pouvaient différer selon le type de bâtiment.
 
     Lorsque il existe un
volume de courrier important ayant voyagé par cette voie, vous retrouverez les tarifs postaux correspondants dans les fiches des pays de destination. Dans le cas contraire, reportez-vous au tarif général.

     A partir du 1er janvier 1876, et l'entrée de la France dans l'Union générale des Poste, la situation évolue considérablement (voir la présentation "Union Générale des Postes").

 

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